Gaston Chaissac  (1910 - 1964)

 

Gaston Chaissac est né en 1910 à Avallon, dans l’Yonne, d’un père cordonnier et d’une mère avec qui il restera après la séparation de ses parents. Après avoir fréquenté une école qui ne lui convient pas et exercé différents petits métiers, il rencontre en 1937 le peintre Otto Freundlich qui l’encourage à devenir artiste mais aussi Albert Gleizes et Robert Delaunay qui s’intéressent à son travail. Il entre rapidement dans la collection de Dubuffet qui l’expose dès 1948 avec d’autres « créateurs » du Foyer de l’art brut (qui deviendra par la suite la Collection de l’art brut). Marginal angoissé, souvent incompris par et isolé du monde parisien, Chaissac réussit tout de même à garder contact avec de nombreux intellectuels tels que, André Lhote, Aimé Maeght, André Bloc, Jean Dubuffet, Benjamin Perret, Raymond Queneau, Jean Paulhan, Michel Ragon…

Figure inclassable, autodidacte, affranchie des conventions traditionnelles, Gaston Chaissac s’initie à toutes les expressions artistiques. Sa création entière est basée sur l’expérimentation des matières et des techniques : le dessin, la peinture, la poésie et la littérature, Gaston Chaissac est un transformateur qui ne cesse de réinventer les mots, de créer des formes et de détourner des matériaux du quotidien.

«Je ne me dis pas artiste, je ne me dis pas poète, mais je me sens artiste, je me sens poète parfois. Je me sens paysan. Je me sens traceur de piste, guide. Je me sens dompteur. Je me sens prêtre. Je me sens voyageur. Et je me sens surtout le spectateur d’une pièce ou tous les hommes et tout ce qui existe sur la terre, jouent un rôle. Je me sens soldat qui doit lutter pour la paix. Je me sens tout.»

Lettre de Gaston Chaissac à Raymond Queneau, mars 1946.

 

 

 

Gaston Chaissac was born in 1910 in Avallon, in Yvonne, of a shoemaker father and a mother with whom he stayed with after their separation. After having frequented a school that didn’t suit him and having exercised several different and small professions, he met in 1937 the painter Otto Freundlich who encouraged him to become an artist and also Albert Gleizes and Robert Delunay that were interested by his work. He entered rapidly in the collection of Dubuffet who exposed him since 1948 with other “creatures” of the Foyer of Art Brut (that later became the Collection of art brut). Marginal anxiety, often miscomprehended and isolated by the Parisian world, Chaissac still succeeded to keep in contact with several intellectuals such as, André Lhote, Aimé Maeght, André Bloc, Jean Dubuffet, Benjamin Perret, Raymond Queneau, Jean Paulhan, Michel Ragon...

An unclassifiable figure, self-taught, liberated from the traditional conventions, Gaston Chaissac introduced himself to all artistic expressions. His entire creation is based on the experimentation of materials and techniques: drawing, painting, poetry and literature, Gaston Chaissac is a transformer who kept on reinventing words, creating forms and returning materials from the daily life.

"I do not call myself an artist, I do not call myself a poet, but I feel like an artist, I feel like a poet sometimes. I feel like a peasant. I feel like a path tracer, a guide. I feel like a tamer. I feel like a priest. I feel like a traveler. And I especially feel like the spectator of a play where all the men and all that exists on the earth, play a role. I feel like a soldier who has to fight for peace. I feel everything. "

Letter from Gaston Chaissac to Raymond Queneau, March 1946.